Quel est l’utilité du cahier de réclamation?
Si l’on part du principe que la délation, c’est dénoncer ce qui est bien, et que le civisme, c’est dénoncer ce qui est mal, et que l’on rajoute à cela, qu’une des principales préoccupations d’un chef d’entreprise, c’est de satisfaire sa clientelle, vous allez voir qu’en bien des cas “un petit rapporteur” s’avérerait bien utile. Une chose est sûre, j’aurais bien aimé avoir la possibilité d’acter du problème auquel j’ai été confronté dans cet hôtel. Malheureusement, je ne me trouve pas comme dans certains pays tels que l’Espagne, le Portugal, ou l’Asie où les commerces tiennent à disposition des cahiers dotés de pages numérotées, sur lesquels les clients mécontents peuvent noter leurs observations…
Laissez-moi, vous raconter une histoire qui ” vaut son pesant d’or”, non pas du fait de son originalité, mais tout simplement, parce qu’elle aura le mérite de rappeler à certains patrons d’entreprise, que, quand le chat n’est pas là, il arrive que les souris dansent.
L’anecdote.
Un jour de décembre 2019, je me présente au comptoir du bar d’un hôtel de standing, pour acheter une portion de gâteau. La serveuse (une nouvelle recrue) prend ma commande et commence à la préparer. J’attends patiemment qu’elle satisfasse mon envie de tiramisu. C’est alors qu’un couple entre dans le bar, et sans même prêter attention au fait que la serveuse est occupée à me préparer une commande, s’adresse à elle (la serveuse) pour lui demander une bouteille d’eau… Devant un tel sans-gêne, je ne réagis pas, car je ne doute pas un instant que la serveuse ne manquera pas de leur faire observer qu’il est nécessaire de patienter un instant. Mais quelle ne fut pas ma surprise de voir l’employée mettre la préparation de ma commande en stand-by et s’empresser de servir le couple… Je n’en crois pas mes yeux, mais que je ne suis pas au bout de mes surprises, en effet, non-content de devoir attendre, j’ai vraiment l’impression de passer pour l’idiot de service, lorsque j’entends les clients demander la carte, et que je vois la serveuse s’empresser de la leur remettre et de commencer à faire des suggestions au couple du temps que j’attends avec impatience qu’elle veuille bien finir de me servir… Sur le moment, ce n’est pas l’envie qui me manque de lui faire observer qu’une des premières choses que l’on apprend dans les centres d’apprentissage de l’hôtellerie et de la restauration, c’est de ne jamais négliger un client pour un autre. Pas bon pour le business !!
Lorsque la serveuse me sert mon gâteau, j’éprouve le plus grand mal à cacher ma contrariété, ce qui semble amuser la nouvelle recrue, qui me donne l’impression de se prendre pour le dernier coca-cola du désert… Je prends sur moi et déguste ce succulent gâteau qui arrive presque à me faire oublier l’incident. Mais vous savez comme moi, que vous aurez beau essayé de chasser le naturel, il revient toujours au triple galop. C’est la raison pour laquelle je ne peux m’empêcher de penser aux patrons et aux investisseurs qui ont tout misé sur ce superbe projet, et qui risquent de le voir couler aussi sûrement que le Titanic. Je ne sais pas quand, mais tel que je vois les choses, c’est écrit…
Il aurait été facile pour moi d’acter du mauvais comportement de cette serveuse, qui manifestement n’est pas à sa place. D’autant plus facile, quand on sait que je réside dans les lieux depuis des mois et que j’entretiens de bonnes relations avec la manager, suffisamment en tout cas, pour qu’elle prête une oreille attentive à mes observations…
Mais je n’en est rien fait, et ce, pour deux raisons.
Ok, je veux bien que l’on témoigne de la confiance à ses employés, mais croyez-moi, je fais partie des gens bien placés pour savoir qu’en toutes circonstances la confiance n’exclut pas le contrôle… Depuis le temps, nous aurions été en droit d’espérer des recadrages bien utiles, mais non. Rien!?! De plus, il faut savoir que c’est la manager qui procède au recrutement, donc, même si je faisais partie des clients qui pour la énième font part de leurs insatisfactions, il y a fort à parier il y a fort à parier que cela ne plaît pas à tout le monde. En effet, deux de choses l’une, en agissant de la sorte, soit le client émet un jugement négatif sur la faiblesse du personnel, soit il remet en cause les capacités de management de la responsable à qui il transmet l’information. J’ai suffisamment d’expérience dans le commerce pour savoir, que non-content de cracher contre le vent, vous avez toutes les chances que ça vous revienne en pleine figure. Mais il n’empêche, que je ne peux m’empêcher de penser que le patron, les investisseurs, voire, les deux, mériteraient d’être tenu informé de la situation.
Ce qui m’amène à la deuxième raison, qui fait que je ne comprends toujours pas les raisons, qui font que la direction n’a pas jugé utile de mettre à disposition de la clientèle un moyen d’entrer en contact avec les propriétaires de l’établissement. Ok, je veux bien que l’on témoigne de la confiance à ses employés, mais croyez-moi, je fais partie des gens bien placés pour savoir qu’en toutes circonstances la confiance n’exclut pas le contrôle…
Vous l’aurez compris, beaucoup de clients trouvent à redire, mais ils n’ont personne à qui s’adresser, résultat des courses, le client commence à pâtir des carence, tant et si bien, que si mon grand-père le pouvait, il ne manquerait pas de dire que c’est souvent ce qui se produit quand on envoie “un petit garçon faire le travail d’un homme…” Il est clair que ce ne sont pas les caméras qui manquent, le moins qu’on puisse dire, c’est que la direction n’a pas lésiné sur l’aspect sécuritaire, mais il semblerait que personne ne prenne le temps de visionner. Il est vrai que c’est une tâche fastidieuse, mais il faut savoir que parfois, cela peut s’avérer payant. Quoi, qu’il en soit, il n’y a personne qui veuille s’y coller, et puis, il faut être honnête, les caméras ne révèlent pas tout. En fait, il n’y a pas de meilleures sources qu’un client qui a beaucoup de choses à dire, c’est pourquoi, je persiste à dire, qu’il n’y a rien de mieux que le cahier de réclamation ou la boîte de suggestions, mais faut-il encore faire les choses en toute intelligence. À savoir que le patron de l’établissement s’assure que personne ne puisse supprimer les observations laissées par le client, et pour finir, qu’il relève en personne le courrier.
Cette anecdote s’est produite en Colombie, pour autant, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, à savoir que la Colombie ne sait pas recevoir, et encore moins qu’elle ne sait pas gérer les commerces, ce serait mentir!! La Colombie, en matière de business, s’en sort très bien, pour tout vous dire, je connais des établissements en Europe qui ont dix fois plus de moyens, et qui s’en sortent très mal. Non, en fait, le véritable problème, c’est que lorsque le chat n’est pas là, les souris dansent et malheureusement, ceux qui paient les pots cassés, ce sont dans un premier temps les clients et pour finir le patron qui doit revenir pour redresser la barre et qui trop souvent finit in fine par mettre la clé sous la porte.
Sachez, que ces derniers temps, il m’est venu à l’esprit une idée qui serait susceptible d’améliorer l’indice de satisfaction de la clientèle. Il s’agit d’un véritable défi en la matière, mais je fais partie des entrepreneurs qui pensent que s’il est difficile, pour ne pas dire de satisfaire “tout le monde”, il est crucial de permettre aux clients de s’exprimer, et c’est d’autant plus vrai, que personne ignore et surtout pas les entrepreneurs dignes de ce nom, qu’un client insatisfait, sera toujours une de vos meilleures sources d’inspiration pour vous améliorer. Les entrepreneurs soucieux de bien faire, n’ignorent pas non plus, qu’en règle générale un client déçu, ces (X) clients de perdu…
Pour mener à bien ce projet, il va de soi que je me rapporte aux nombreux cas qu’il m’a été donné de rencontrer durant toutes ces années passées dans le monde des affaires. Toutefois, je serais intéressé de connaître quelques-unes de vos suggestions qui je l’espère pourraient faire avancer le débat, je suis aussi très intéressé par les préoccupations que vous rencontrez dans le cadre de votre activité, et qui selon vous, mériteraient d’être solutionnées.
Vous avez la parole.
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